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20 Sep

THE COVE - La baie de la honte

 - Catégories :  #Côté BLU-RAY

 

(The cove)

 

réalisé par Louie Psihoyos

 

 

Avec Richard O'Barry, Louie Psyhoyos

(Etats-Unis / 2009)

sortie cinéma : 30 septembre 2009

disponibilité Blu-ray : 03 février 2010

genre : documentaire / 1h35

Avis film : 18/20

Richard O'Barry. EuropaCorp DistributionThe cove est avant tout l’'histoire d'’un passionné...…Richard O’Barry qui fût le premier à domestiquer une femelle dauphin, qui sera la star d’'un feuilleton des années 60 et que tout le monde connaît désormais...…Flipper le dauphin. Mais c’est aussi l'’histoire d'’un aveuglement et d’'une rédemption sincère et

profonde qui ont changé le reste de sa vie à jamais…. En faisant connaître au monde entier, la beauté, l’'intelligence mais aussi l'’amitié sincère de cet animal ô combien charmeur, le dresseur accumule les demandes de dressage pour la série qui fait son succès et surtout sa fortune. Très involontairement, il créé également un engouement populaire que personne n’'avait prévu, entraînant la création de delphinariums et de spectacles de cirque aquatique tels qu’on les connaît aujourd’'hui.

Ce film est donc un témoignage poignant d’'un regret qui le ronge à un point tel qu’'il milite aujourd'’hui pour la libération du moindre cétacé en captivité.

Ce n’'est qu’à la mort de la femelle star de la série (il parle lui-même d'’un vrai suicide « conscient ») qu'’il réalise la portée de son acte…

Avec la création de ces parcs aquatiques, s’'est développé un marché parallèle pour la capture de dauphins dans différentes parties du monde, un animal unique valant alors jusqu’à 150 000 $. Depuis qu’'il a eu conscience que ces animaux ne sont pas faits pour vivre en captivité, il n'’a de cesse de combattre la capture des cétacés.

En parcourant le monde et en enquêtant sur ce phénomène qu'’il a lui-même contribué à mettre en place, il s'’est rendu compte que la baie de Taiji au Japon était une plaque tournante de ce marché florissant, et que parallèlement à ce trafic, avait lieu des massacres organisés qui avaientEuropaCorp Distribution lieu dans une franche camaraderie.

Il découvre, horrifié, l’'hypocrisie d’'un gouvernement qui laisse commettre en toute impunité le massacre de près de 23 000 dauphins chaque année depuis près de 20 ans désormais.

Durant ses nombreux voyages, O'’Barry noue des contacts avec des associations, des groupes de surfeurs, et un cinéaste, Louie Psihoyos (ancien photographe chez National Geographic), qui reste ébahi par les révélations de l'’ex-dresseur. Le réalisateur l’'accompagne alors au Japon pour y être un témoin abasourdi par ce qu'’il découvre.

S’'organise alors une mission simple…...filmer ce qui n'a jamais pu l’'être...afin de sensibiliser le monde politique. Devenue la cible principale du dresseur repenti, la petite ville de Taiji devient le théâtre d’'enquêtes dignes du FBI avec du matériel élaboré en vue de montrer aux yeux du monde ce qui se passe dans un seul petit hectare de cette immense planète.

Caméras thermiques, vision infrarouge, micros sous-marins, expéditions nocturnes afin de cacher des caméras numériques dans des faux rochers fabriqués par la société d’effets spéciaux ILM, contrôles réguliers de la police locale…...tout se met en place. O’'Barry n’'est pas le bienvenu dans la ville...on le lui fait savoir, et il est obligé de circuler déguisé sous des postiches.

EuropaCorp DistributionThe cove est donc le résultat d'’une enquête digne des plus grands journalistes d'’investigations, passionnante, riche en anecdotes historiques sur la vie du dresseur qui témoigne, le regard chargé d'’émotions, son profond regret d'’avoir contribué à cette mode du dauphin, et sa courageuse lutte pour mettre fin à ce massacre qui lui déchire le coeœur. Activiste forcené, le film reprend et montre les intimidations, les arrestations et les actes de militantismes d'’un passionné qui parle avec franchise de ses erreurs passées et de son amour pour cet animal qui a tant en commun avec l’'homme. Héros moderne et torturé, sa souffrance crève l'’écran le transformant en un vieil homme pour le moins sympathique et humble dans son charisme indiscutable.

Construit comme un thriller, ce vrai documentaire, alterne séquences de témoignages en plans fixes du dresseur, de surfeurs, et du réalisateur qui se met en scène (très peu cependant) et des plans des expéditions nocturnes en vue d’'étude et de reconnaissance du terrain afin de  positionner stratégiquement les caméras qui permettront de voir ce qui se passe dans cette petite baie à l’'abri des regards.

Mais le film n'’est pas que cela…...parallèlement au sujet principal, le film dévie également sur une enquête très sérieuse sur les conséquences de nos actes sur la pollution de l'’air et des mers, entraînant un taux de toxicité élevé dans la chair des gros poissons tels que le thon, mais aussi des dauphins, dont la chair est revendue comme de la viande de baleine, mais dont le taux de mercure dépasse très largement les normes autorisées.

A la vision de ce documentaire passionné, distribué par un autre passionné des dauphins (LucEuropaCorp Distribution Besson via sa société Europa Corp. (qui filmait déjà les dauphins et le monde sous-marin dans son Grand bleu et Atlantis) on comprendra donc les très nombreuses récompenses qu’il récolte de par le monde dans de nombreux festivals dont Sundance et Deauville pour ne citer que les plus connus. Dans le générique on pourra noter des remerciements à des personnalités du cinéma telles que Bill Pullman, Robert Redford (créateur du Sundance festival où le film a été présenté), Liev Schrieber ou encore Gore Verbinski.

Tour à tour passionnant et révoltant, un documentaire en tous cas sincère qui ne laisse guère indifférent, et qui n’a rien à envier aux enquêtes de Michaël Moore ou de de Kevin McDonald.

 

Avis Blu-ray : 16/20

N’'étant pas un vrai film de cinéma, ce documentaire utilise de très nombreuses sources vidéos diverses...…Images d'’archives, photos, caméras numériques, thermiques et infrarouges...il ne faut donc pas s’étonner d’'y voir parfois du grain, du bruit vidéo ou même de l’'aliasing sur les zooms numériques des effets thermiques (qui s'’apparentent à un effet pellicule négatif).

Par ailleurs, si des caméras numériques sont utilisées pour les images de la baie et du massacre, EuropaCorp Distributionelles sont en effet, par soucis de sécurité et de camouflage efficace, situées assez loin du massacre et les zooms sont alors nécessaires, rendant la définition un peu moins pointue. Suffisante toutefois pour se rendre compte sur fond de musique minimaliste d'’un génocide presque industriel et sans état d’âme.

Cependant, pour ce qui est des séquences de témoignages et même de séquences sous-marines, la définition HD est belle et bien présente et parfois de toute beauté.

Côté son, un 5.1 DTS HD Master Audio est disponible en français comme en version originale sous-titrée. Pas un film à effets spéciaux, mais la musique et quelques effets marins sont bien rendus par la spatialisation sans compression du format sonore choisi. La VF, est plus frontale, du fait de la traduction qui se superpose à la voix des protagonistes que l’'on peut entendre en anglais en arrière fond…...documentaire oblige. Vous pouvez néanmoins choisir les sous-titres, mais au détriment d'’une lecture qui vous fera probablement perdre quelques images d’un montage parfois rapide. Mais au moins, on a le choix.

Si la perfection n’'est pas présente dans ce film, ce n’'est donc pas bien grave compte tenu du film et du sujet qu'’il traite. Le film n’'a pas été tourné pour être beau techniquement mais avant tout pour faire bouger les choses, et il semble qu'’il ait en partie réussi son pari comme on peut le voir dans les bonus…

 

Les bonus : 16/20

Les avant-premières – 7’'06 – HD – AVC – DTS stéréo – VOST

Compil d'’images et de témoignages recueillis dans différentes avant-premières, notamment au festival du film américain de Deauville, en présence de Luc Besson et des protagonistes du film (Louie Psihoyos et Richard O’'Barry) ou du cinéma Publicis Champs-Elysées de Paris, avec le témoignage de certaines personnalités françaises et du public, qui livrent leurs premières impressions sur le film.

 

Le mercure monte – 18’'33 - HD – Mpeg 2 – DD stéréo – VOST

EuropaCorp DistributionProbablement le bonus le plus intéressant de la section...…en fait une reprise plus en détail de l'enquête que l’'on peut voir dans le film concernant le taux de mercure dans la chair des gros poissons des mers et océans. Commençant comme un message écologique sur la responsabilité humaine de la pollution des airs et des océans, on peut y voir Robert F. Kennedy Jr, fiston du frère de JFK qui milite activement en tant qu’'avocat spécialisé dans les questions d’'environnement sur l'’éradication du mercure présent jusque dans les vaccins, injectés en masse dans les bras de millions d’'enfants chaque année.

Le réalisateur à mené une enquête très sérieuse auprès de chercheurs japonais (ces derniers témoignant incognito, leurs recherches étant financées par le gouvernement, celui-là même qui interdit toute publication des résultats de ces enquêtes) qui démontre chiffres et tableaux à l'’appui la dangerosité de la consommation de la chair de gros poissons tels que le requin, ainsi que la Simon Hutchins. EuropaCorp Distributionchair de baleine ou de dauphin, mais surtout du thon. Reprenant la vague d’intoxication à ce même mercure dans les années 50 à Minamata, une ville du Japon qui a connu des milliers de décès dus à l’'empoisonnement au mercure. Dégénérescence des tissus cellulaires du cerveau, cécité, surdité, perte de mémoire progressive voire totale…...les effets sont nombreux et des plus sérieux. Ces mêmes chercheurs sont arrivés aux conclusions suivantes...…si le Japon continue sur sa lancée avec son acharnement de la pêche intensive et de la consommation frénétique de poissons contaminés à de hauts degrés au mercure, il y aura un deuxième Minamata !

Le réalisateur, afin de remercier ces chercheurs a tenu à les inviter au restaurant (Japonais bien sûr) … Pas un seul n’a mangé de sushis !!!

Edifiant.

 

Les différentes caméras -  8'’55 – HD – Mpeg 2 – DD stéréo - VOST

En lieu et place d’'un véritable making-of,  une courte featurette reprend la technique employée pour filmer les images interdites en passant au crible la batterie de caméras utilisées lors d’un tournage hors norme…...ces fameuses caméras cachées sans qui le film n'’aurait pas eu l’'impact escompté…

-         Caméras « rochers »

-         Caméras « nids »

-         Caméras « hélicoptère »

-         Caméras thermiques

On y voit plus en détail la fabrication des faux rochers par Industrial Light & Magic avec une petite visite plus approfondie des studios où l’'on reconnaîtra des objets familiers (SOS fantômes 2 / Retour vers le futur / Pirates des Caraïbes  etc…) et la difficulté de faire passer tout ce matériel à la douane.

 

La cérémonie des surfeurs – 6'’38 – HD – Mpeg 2 – DD stéréo – VOST

Une petite communauté de surfeurs (présence d’'Hayden Pannetière  pom-pom girl de la série Heroes) revient sur une cérémonie qu'’ils font quand un surfeur décède, que ce soit en mer ou dans un accident de voiture. Considérant le dauphin comme l’'un des leurs, ils décident, en plein massacre de se mettre à l’eau, franchissant les filets de sécurité afin d’envoyer un message fraternel aux dauphins en train de se faire massacrer.

La cérémonie peut paraître très new-âge et un brin ridicule, mais après avoir vu le film dans son intégralité, elle prend tous son sens et reste un beau témoignage de la compassion humaine face à la férocité de certains autres.

 

En apnée – 4’'22 – HD – Mpeg 2 – DD Stéréo

Clip musical de séquences rallongées du film, de deux plongeurs apnéistes évoluant parmi les poissons et les dauphins. On les voit faire des cercles d'’air comme le font parfois certains dauphins joueurs afin de se rapprocher spirituellement de ces derniers.

Très « Grand bleu » la séquence est toutefois d’'une zenitude  absolue, en total contraste avec les images du massacre. Une certaine manière de rester sur une note positive et d’'espoir. Superbe définition HD.

 

Mandy et le dauphin – 1'’00 - HD – Mpeg 2 – DD Stéréo

Séquence rallongée des jeux aquatiques d'’une plongeuse caressant le ventre d’un dauphin et jouant avec lui.

 

Ric incognito – 0’'53 – HD - Mpeg 2 – DD Stéréo – VOST

On y voit essentiellement Richard O’'Barry chercher et essayer des perruques afin de ne pas se faire remarquer des services de police et des pêcheurs. Séquence Tootsie !

 

Fête de la baleine à Taiji - 2’'05 – HD - Mpeg 2 – DD Stéréo

Séquence originale dont quelques images se retrouvent dans le documentaire, où l’'on y voit le port, les animations musicales et les dégustations de nouilles au poisson des habitants célébrant les cétacés.

 

Une très belle édition Blu-ray, avec un film choc au militantisme exacerbé, des bonus intéressants au plus haut point, et une séquence reine, qui si elle ne dure qu'’à peine 8 minutes, imprime durablement la rétine et s'’inscrit dans notre mémoire comme un marquage au fer rouge, indélébile, et parfois douloureux pour qui sera un tant soi peu impressionnable. Moi qui ne mangeais déjà pas beaucoup de poisson, si ce n'’est du thon en boîte, après ce film je viens de bannir ce dernier de ma consommation. Preuve s'’il en est de l’'efficacité du film et de ses bonus terriblement bien construits.

 

Image : Format 1.77 – Mpeg 4 AVC  1080 p –  HD - Couleur – Sous-titres français

Son : 5.1 DTS HD Master Audio … Français / Anglais

Distributeur Blu-ray : EuropaCorp Distribution

BD 50 (Double couche)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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K
Oscar mérité je confirme. Et ce n'est pas la seule récompense que le film à obtenu.<br /> Ric O'Barry possède un vrai charisme. Sa sincérité ne peut absolument pas être remise en cause.<br /> Le nom de Luc Besson en assez gros sur l'affiche pourra rebuter certaines personnes allergiques au personnage, mais il faut savoir qu'il n'est que distributeur en France. Il n'est même pas producteur sur ce film, et n'a participé en rien au documentaire, si ce n'est bien sûr à l'aider à se faire une place en France.<br /> Donc, ceux qui sont allergiques au bonhomme peuvent se rassurer, ce n'est pas du Besson, et il n'apparaît que quelques secondes dans les bonus, pendant les avants-premières du film à Paris.<br /> Le film est tourné de manière implicite, révèlant non seulement les images interdites qui ont foutu un sacré merdier au Japon, mais surtout comment elles ont été tournées en montrant également les tentatives d'intimidations des pêcheurs ou des visites limite harcèlement des services de police.<br /> Je mets ce documentaire juste derrière Un jour en Septembre de Kevin McDonald, tout aussi excellent et que je te conseille vivement, tout comme Bowling for Colombine de Michaël Moore. Voilà mon podium gagnant sur les documentaires proprement ahurissants.<br /> C'est pas du cinoche, mais niveau doc, c'est du grand art
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B
L'affiche est très bonne. Elle est à la fois percutante et virulente. Pas vu le film, mais il a reçu l'Oscar du meilleur documentaire, cette année.
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T
Thesis writingNice Blog content i like to do commenting here, nice one.
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