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20 May

DEVINE QUI VIENT DÎNER ?

 - Catégories :  #classiques

 

de Stanley KRAMER

(Guess who's coming to dinner)

(Etats-Unis - 1967)

Joey Drayton, jeune fille de bonne famille, décide de présenter son fiancé à ses parents lors d'un dîner. Qu'elle n'est pas leur surprise quand ils constatent que le futur mari de leur fille est noir...
Ayant vu "Black/White" avec Bernie Mac et Ashton Kutcher, remake inversé de "Devine qui vient dîner", j'ai donc eu envie de voir ce dernier car le sujet méritait d'être vu avec le regard des américains des années 60.
Bien m'en a pris, car si "Black/White" tient plus de la vraie comédie, « Devine qui vient dîner » est plus axé sur une réflexion profonde du racisme à l'époque où les noirs n'étaient pas encore tout à fait acceptés.
Joué par un Sidney Poitier, véritable porte-parole des noirs à l'époque et premier noir oscarisé d'Hollywood, et un Spencer Tracy (dont c’était là son dernier film, puisqu’il devait mourir quelques jours après la fin du tournage) de très grande classe (premier double oscarisé du cinéma), le film brille sur tous les plans…tant sur l'interprétation (Katharine HEPBURN également superbe) que sur le sujet et surtout les dialogues, tranchants, parfois virulents, mais ciselés à la perfection par un scénariste qui maîtrise son sujet.
Un film qui met en exergue une xénophobie primaire, et qui expose les préjugés, la peur du « qu’en dira-t-on ? », la peur de l’inconnu, de ce que l’on ne comprend pas, en pleine période de militantisme des droits civiques. Le Ku Klux Klan manifestait devant les cinémas projetant le film, s’indignant de montrer à l’écran une union mixte, tandis que certaines classes américaines commençaient à s’ouvrir à cette nouvelle « tendance ». Le film dérangeait donc tout le monde, ce qui ne l’empêcha pas pourtant d’avoir 10 nominations aux oscars, dont un reviendra à Hepburn pour la meilleure actrice.
Un excellent film donc, mais qui ne plaira pas à tout le monde. Le rythme est posé, presque lent, mais mérite que l'on s'y accroche, car la psychologie des personnages y est profonde et l'ensemble jamais ennuyeux.  En effet, ce film n’a pas été fait pour rivaliser avec les plus grands réalisateurs d’alors. C’est avant tout son sujet sensible qui est mis en avant au détriment d’une réalisation avare de mouvements de caméra. Stanley Kramer préfère donc un style presque théâtral, une caméra souvent fixe qui suivra des acteurs conscients de l’importance de leurs rôles.  16/20  


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K
On est d'accord...D'où sa présence dans la catégorie "classiques" ;-)
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F
un classique !
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K
Une erreur impardonnable en effet, merci de l'avoir souligné...je m'en vais corriger ça de ce pas. :-)
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A
Ce n'est pas Audrey Hepburn mais bien Katherine Hepburn qui joue dans le film... Et c'est quand même bien différent!
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K
C'est le but de cet article, le faire connaître car il est vraiment très abouti dans des dialogues très bien agencés. Le remake est plus une pure comédie qui n'a plus vraiment l'âme et surtout l'utilité de l'original. Merci de ton soutien.
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