LES INFILTRES
LES INFILTRES
(The departed)
2006 - De Martin SCORCESE
A Boston, une lutte sans merci oppose la police à la pègre irlandaise. Pour mettre fin au règne du parrain Frank Costello, la police infiltre son gang avec "un bleu" issu des bas quartiers, Billy Costigan. Tandis que Billy s'efforce de gagner la confiance du malfrat vieillissant, Colin Sullivan entre dans la police au sein de l'Unité des Enquêtes Spéciales, chargée d'éliminer Costello. Mais Colin fonctionne en "sous-marin" et informe Costello des opérations qui se trament contre lui. Risquant à tout moment d'être démasqués, Billy et Colin sont contraints de mener une double vie qui leur fait perdre leurs repères et leur identité. Traquenards et contre-offensives s'enchaînent jusqu'au jour où chaque camp réalise qu'il héberge une taupe. Une course contre la montre s'engage entre les deux hommes avec un seul objectif : découvrir l'identité de l'autre sous peine d'y laisser sa peau... Obtenir 4 oscars avec un remake, ce nest pas donné à tout le monde, mais quand on s'appelle Scorcese et que l'on présente un casting plus qu'alléchant, on peut forcément espérer un très bon résultat. Il confronte trois anciens du cinéma (Nicholson Baldwin- Sheen) face à des jeunes valeurs sûres (Di Caprio Damon et Whalberg dont le personnage nest pas assez exploité). Un casting 6 étoiles donc pour une très bonne histoire. Il y a là cependant, dexcellentes scènes, intenses, palpitantes, et dautres qui me semblent inabouties incomplètes, où il manque certains éléments à la fluidité de lhistoire. Sans compter le mélange de deux époques on croirait le film tourné au début des années 80, face aux nouvelles technologies (portables dernier cri, micro-processeurs pour armement militaire, ordinateurs avec logiciels de traçage .) Comme si Scorcese avait du mal à quitter son style quil affectionne tant, pour se plier aux codes de la nouvelle génération.
Si le réalisateur est classe donc, ses personnages le sont beaucoup moins, et sous prétexte de faire tourner les plus talentueux de la jeune génération, il les empêtre dans une vulgarité inutile et stérile mais surtout, et c'est le plus gênant, omniprésente. Pas besoin de ça franchement pour attirer les jeunes à son film, les acteurs et lhistoire y contribuant très largement. Force est de reconnaître malgré tout, qu'il garde le panache et la classe qu'on lui connaît, et ce malgré des scènes qui s'enchaînent un peu trop vite malgré les presque 2h30 de film. Il garde le scénario alambiqué de l'original, où prime l'action, les rebondissements, les effets de mise en scène, mais délaisse une linéarité et une simplicité dans la présentation de ses personnages qui avait tant fait le succès des « Affranchis » et de « Casino », tous deux sublimes.
Nicholson, aussi bon quil soit dans ce rôle paternaliste déjanté et démoniaque, ressemble plus à un clochard capricieux, loin de la classe voulue pour lensemble du film. Pourquoi dès que lon pense à un mec déjanté on appelle Nicholson ? Personnellement jaurais mieux vu De Niro sur un rôle tel que celui-ci. Lui seul possède la classe, larrogance et le brin de folie nécessaire à ce rôle. Mais qui suis-je après tout pour remettre en cause le sens artistique dun gars comme Scorcese. Reste un excellent film, amoral, violent, surprenant, et c'est quand même ça qu'on aime au cinéma. 15/20
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